"Le corps est la frontière entre l’intérieur et l’extérieur de l’être.
J’aime peindre et dessiner le réel, la vérité du corps."

Le détail est pour moi indispensable, révélant ainsi le vrai et l’authenticité du corps. En effet, quoi de plus intime que les détails du corps ? Ces détails que nous ne pouvons voir que lorsqu’on s’approche à bonne distance de l’autre. J’utilise l’obscurité et l’ombre pour révéler le corps, m’inspirant beaucoup du ténébrisme.
La profondeur de l’obscurité permet au réel de surgir à la lumière.
A l'instar de la lumière et l'obscurité sur le corps, les poudres de pastel s’estompent et se mélangent pour laisser place au travail des valeurs.
J'utilise mes pastels pour questionner le rapport au corps et à l'égalité des genres sur celui-ci. Je n'ai pas la moindre qualification professionnelle sur le sujet, je ne suis pas expert en la matière et suis d'autant plus un homme hétéro cis genre. Cependant, je suis curieux des autres horizons et veux questionner ce sujet. Mon exploration prend différentes facettes, de l’histoire véhiculée par le corps, la sensualité, l’intime et la sexualisation.


J'ai mis un temps à me rendre compte que ce que je dessinais dans mes débuts n'était qu'une représentation de normes. La représentation du corps des femmes a souvent été dominée par les hommes, y compris et d'abord dans l'art. Des idéaux grecques au « slim thick » de nos jours en passant par le ventre des Vénus, le corps a traversé différentes normes au cours des siècles que ce soit pour femmes comme pour les hommes. L’authenticité du corps ne prend-elle pas sa place lorsque l’on s’éloigne de ces normes dictatrices ? La singularité est donc synonyme de beauté.
En plus d’être normé, la simple représentation du corps est souvent (trop) hypersexualisée : tu es nue donc tu veux être sexualisée. Où se situe l’équilibre entre cacher le corps parce qu’il est sexualisé et l’exposer pour qu'il ne soit plus sexualisé ?
Une approche serait de l’exposer en fonction de l’intention donnée par le corps.
De plus, on parle souvent des insécurités des femmes à se montrer, leur mise à nue. Qu’en est-il de celles des hommes ?

En 2020, j’ai repris le fusain, la mine de plomb et la pointe d’argent. C’est après une année de recherche que j’ai découvert de façon autodidacte le potentiel du pastel sec.
Un de mes pastels est primé lors d’un premier salon en 2023 avec un prix qui me tient à cœur: le prix du public. Cela m'a donné une force supplémentaire de continuer mon travail. Depuis, je présente régulièrement mes pastels dans les salons d'art ainsi que des lieux publics.
Je profite de cette place pour remercier les personnes qui ont cru et qui croient en moi, ma famille, mes amis ainsi que les personnes que je croise lors des expositions m'apportant ces échanges humains précieux.
