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Œuvre 'Kintsugi' de Nicolas Goubet, symbolisant la résilience et la beauté retrouvée après l'épreuve du cancer du sein.

Kintsugi

Pastel sec, 30x40 cm

Bonjour, je m’appelle Mélanie et je suis une survivante du cancer du sein.

 

Voici mon histoire :

Mon cancer a été découvert en Novembre 2009 lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant à 6 mois de grossesse, je venais tout juste d’avoir 30 ans. Le cancer était à un stade très avancé, phase 3, inflammatoire non opérable en l’état. Je suis arrivé au centre Jean Perrin le lendemain des résultats devant une des 5 spécialistes du cancer du sein pendant la grossesse qui m’a expliqué que je n’avais pas le choix, si je voulais survivre, il fallait que je commence la chimiothérapie tout de suite car sinon mon fils naîtrait mais n’aurais plus de maman. Elle ne me donnait que 3 mois à vivre si je refusais la chimio pendant la grossesse. 

J’ai heureusement pu garder mon bébé, c’est une des choses qui m’a permis de survivre aux nombreuses épreuves qui m’attendaient.

 

Dix jours après les premiers résultats, on me posait le portacath et j’ai subi ma première chimio dans la foulée. J’ai subi trois chimios, protocole TAXOTERE pendant la grossesse et on m’a provoqué l’accouchement à huit mois de grossesse à la place de la quatrième chimio. Trois semaines après l’accouchement je subissais ma quatrième chimio. Ensuite je suis passé sur un nouveau protocole FEC de trithérapie pour les quatre chimios suivantes. Trois semaines après la fin de la dernière chimio l’inflammation avait disparu ce qui m’a permis d’être opéré et donc sauvée. J’ai subi une ablation totale du sein droit, de la peau plus un curage axillaire total côté droit. La tumeur qu’ils m’ont enlevée faisait 10 par 10 cm, elle prenait la totalité de la glande mammaire et trois des ganglions enlevés étaient cancéreux. Je n’ai pas eu le droit à la reconstruction tout de suite. Un mois après l’opération, j’ai subi 30 séances de radiothérapie tous les deux jours sur deux mois. Après tout cela j’ai eu le droit à sept ans d’hormonothérapie dû à la gravité de mon cancer 

au lieu de cinq habituels sous Tamoxifène.

Deux ans et demi après la fin des traitements de radiothérapie j’ai pris la décision de faire une reconstruction mammaire ils m’ont proposé le protocole en prélevant le grand dorsal ainsi que de la peau du dos pour reconstruire le nouveau sein. Ils m’ont aussi fait une diminution mammaire du côté gauche car ma poitrine était trop importante, ils n’auraient pas pu reconstruire un sein de la même taille. Pour le mamelon j’ai opté pour le tatouage. Ils ont profité de l’opération pour enlever la chambre implantable. 

J’ai fini le traitement de Tamoxifène en septembre 2017. 

Œuvre 'Kintsugi' de Nicolas Goubet, symbolisant la résilience et la beauté retrouvée après l'épreuve du cancer du sein.

Ma survie n’est pas dû qu’aux seuls traitements mais aussi par l’entourage et la bienveillance que j’ai eu autour de moi, mon fils, mon mari, mes parents frères et sœurs, famille, amis qui ont su m’entourer dans cette épreuve difficile. On ne me donnait que peu de chance de survie et pourtant je suis là aujourd’hui pour vous raconter mon histoire.

Œuvre 'Kintsugi' de Nicolas Goubet, symbolisant la résilience et la beauté retrouvée après l'épreuve du cancer du sein.

J’aimerais que toutes les femmes passant par ces épreuves difficiles essayent de garder le moral malgré tout car c’est essentiel pour pouvoir s’en sortir. Le processus de guérison est long et douloureux, entre la neuropathie provoquée par la chimio, la perte de cheveux, la prise de poids et en conséquence la perte de féminité, on perd souvent l’espoir de se retrouver un jour en tant que femme. Et pourtant, cela est possible. J’ai réussi malgré ce long parcours et j’aimerais avec ces quelques mots vous montrer qu’il y a encore une vie et de l’espoir après la maladie. Quelles photos de mon fils et moi, mon rayon de soleil, mon bonhomme, mon amour, ma force, ma vie, ma survie et toujours avec le sourire, celui qui m’a permis de rester en vie !!!

La féminité pour moi c’est se sentir bien dans son corps. Ce n’est que lorsque on se sent bien dans son corps que l’on renvoie de la lumière. La poitrine pour moi n’a aucune importance. Je trouve ça ni beau, ni moche. Au départ je voulais rester avec un seul sein après mon ablation ça ne me gênait pas. Étant au départ une femme à forte poitrine, j’ai été toute ma vie embêtée par cela. Physiquement c’est lourd, encombrant et douloureux, on vit étriquée dans un soutien-gorge qui nous empêche de respirer… c’est pour éviter les douleurs de dos que cela me provoquait à cause du déséquilibre (d’un côté une grosse poitrine de l’autre côté plus rien) que j’ai décidé de faire la reconstruction. Le fait d’avoir l’avoir fait avec diminution mammaire de l’autre côté a été pour moi une libération car maintenant je vis sans soutien-gorge et je me sens libérée. 

Je dirais que pour moi une belle poitrine est une poitrine libre.

 

Mélanie

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